L’État se dit solidaire. L’État se doit de l'être.
La Garonne est un fleuve ; c'est donc l'État qui a la prérogative de sa gestion. Il sait bien le rappeler si, par malheur, quelqu'un se permet d'y toucher. Mais quand c'est sa Garonne qui rentre chez nous, traverse nos cuisines, arrache nos ponts, ... l’État se défile.
A Fos, les quartiers de Guiaïne, du Gravier et du Sarramoulin étaient depuis des siècles reliés par un pont permettant de passer avec une voiture. Il fut même une époque où il était la route nationale !
Lors de sa visite, fin juin 2013, une mission interministérielle a estimé que la reconstruction en tant que pont n'était pas une nécessité compte tenu de la proximité d'un autre ouvrage en amont (Pont Neuf) ; une passerelle piétonne s'avérait donc suffisante à ses yeux.
Estimation du coût pour la reconstruction d'un pont permettant le passage d'un véhicule de tourisme : 470 000 € H.T.Mais qui sont ces gens qui se permettent d'émettre un avis sur le bien-fondé de ce qui est à nous, que nous utilisons au quotidien ? En quoi ont-ils autorité pour juger si c'est trop de luxe pour nous de pouvoir traverser la Garonne en voiture sur un pont plutôt qu'à pied sur une passerelle ? Leur choix n'est pas sans incidence sur notre vie, sur l'isolement de nos quartiers, sur les relations sociales qui en découlent.
Estimation du coût pour la reconstruction d'une passerelle piétonne : 270 000 € H.T.
Ainsi, le financement de l’État a été attribué pour la reconstruction d'une passerelle sur la base de 60 % de 270 000 €.
La dernière voiture à avoir utilisé le Pont-Vieux de Fos |
Nous avions un pont.
Si nous l'utilisions, c'est qu'il avait son utilité.